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Mémoire

Le combattant de la misère et des préjugés

« Personne ne fut plus convaincu que lui de combattre l’ignorance, source de tous les maux, répandre l’instruction, ce premier bienfait de la société, ce besoin de tous » (2).

Un de ses amis de la faculté de Besançon, le docteur Claude Joseph France, connaissant ses qualités de médecin, observa combien il était aimé des habitants des montagnes du Jura. Aussi, sa vie prit une autre dimension lorsqu’il accepta le poste de médecin en chef des épidémies pour la Franche-Comté.

Nommé en 1763 par Charles André Lacoré, intendant de Louis XVI, il assumera durant 20 ans une lutte exemplaire contre deux des plus grands fléaux : la misère affligeant le peuple et la variole aussi désastreuse et redoutée que la peste.

En effet, depuis des temps immémoriaux et sur la plupart des continents, la variole dévastait les populations. Elle continuera jusqu’au 19ème siècle à faire de ravages, notamment en  Europe et aux Amériques en décimant la plupart des Amérindiens.

C’est seulement « le 8 mai 1980, que la trente troisième assemblée mondiale de la santé publique proclame solennellement que tous les peuples de la terre sont désormais préservés du fléau de la variole »(6).

En Franche-Comté, la variole sévissait à intervalles d’une régularité surprenante, tous les quatre ou cinq ans, tantôt ici, tantôt là, au milieu des rigueurs de l’hiver comme de l’été accablant.

Le 26  mars 1764, l’échevin de Mignovillard écrit à l’intendant de la province : « Il s’est répandu dans la paroisse de Mignovillars une maladie épidémique des plus violentes et en même temps si rapide que l’on enterre jusqu’à cinq à six personnes par jour, comme il est arrivé ce jour… et il tombe de nouveaux malades… Nous vous supplions Monsieur de vouloir bien leur envoyer du secours. »

Dès le 28 au matin, Jean François Xavier Girod « visite » les malades. Il a été précédé par son cousin Anatoile, chirurgien à Froidefontaine. Le 2 mai, le recteur de Mièges signale un nouveau départ d’épidémie dans d’autres villages de la paroisse. « Les semailles ne sont pas faites, les malades ne peuvent plus se nourrir ». A chaque début d’épidémie, des lettres d’appel au secours arrivaient de toute la province vers le secrétaire du Subdélégué.

Pendant 22 ans, et surtout de 1763 à 1783, le Dr Girod va s’investir complètement dans sa mission contre la variole pour secourir et préserver les habitants des campagnes de sa Comté natale. « Ce premier dispositif de santé publique, unique en France par son ampleur et son organisation, réunissait une équipe de prés de 20 médecins comtois. L’appui du Roi et de la Société royale de médecine seront déterminants pour persuader la population et surtout pour faire face à l’hostilité d’une partie du corps médical. » (6)

(5) « Médecines et superstitions en Franche-Comté autrefois » de Jean Louis Clade – Cabedita Edition – Collection Archives vivantes, 2003

(6) « Contribution à l’étude historique de la prévention de la variole au 18ème siècle en Franche-Comté », de Pierre Alain Brozzetti – Thèse du diplôme d’Etat de docteur en médecine, à la faculté de Médecine Pharmacie de Besançon, 13 janvier 1998

L’enfant du pays
Le précurseur de la médecine préventive
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